Les années 80

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PILOTE SUR LES ONDES

L’AMOUR AU TÉLÉPHONE

En septembre 1980, Sheila continue sa carrière en publiant un nouvel album à l’américaine mais en français. Elle vient de l’enregistrer avec des nouveaux musiciens, baptisés Les Mauvais Garçons. Ce disque est bien loin de la variété traditionnelle française. La chanteuse propose un style musical très actuel avec du soft-rock, du ska et surtout des guitares électriques très présentes. Sheila interprète tous les sujets sans aucun tabou en parlant de l’actualité, des problèmes d’incommunicabilités et du star system. Elle évoque aussi les rockers, puis aborde le réseau du téléphone rose et les déviations sexuelles « L’amour au téléphone » avec beaucoup d’humour. La chanteuse récupère de nouveau un texte prévu pour Johnny Hallyday « Peur du silence » écrit par Jean Schmitt, mais resté en attente. Ce dernier le proposa à Claude Carrère. Elle défend en priorité « Pilote sur les ondes » et « L’amour au téléphone » en télévision, toujours habillée avec les grands sweat-shirts de la Boutique Yamamoto Kansaï Co L.T.D, en y dévalisant toute la collection possible.

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Avec ce nouvel album, le moment devient idéal de présenter un spectacle. La chanteuse commence donc des répétitions chaque après-midi avec ses musiciens surnommés Les Mauvais Garçons au Studio Blanqui, situé sur le boulevard Auguste Blanqui à Paris 13è. Sheila espère enfin annoncer en fin d’année, un passage sur scène et se donne six mois pour le mettre en place.

Dans la semaine du lundi 15 au vendredi 19 décembre 1980, elle participe à l’émission Avis de Recherche avec l’animateur Patrick Sabatier. L’artiste retrouve ses camarades du cours de danse en 1956, grâce à une photo de classe diffusée dans le quotidien France Soir. Du lundi au jeudi, Sheila répond aux appels téléphoniques en dialoguant un peu avec ses amis de l’époque, en compagnie de l’animateur. Le vendredi, ils se donnent tous rendez-vous sur le plateau du Studio 102 de la Maison de la Radio à Paris 16è, dans un décor reconstituant la rue du docteur Charles Richet du treizième arrondissement de Paris. En se replongeant complètement dans le passé, elle subit une grande émotion et ne peut retenir ses larmes. La chanteuse revoit son amie d’enfance Lydia venue d’Allemagne, les musiciens Alain et Pierre Desplanches (Guitares Brothers), la maman de Catherine Deneuve et Françoise Dorléac, Madame Dorléac. Sheila recevra plus de 3.000 lettres et suite à toutes ces émotions, commencera à prendre conscience en faisant le bilan de sa vie avec l’échec de son mariage, sa réussite professionnelle et le désir d’évoluer vers une carrière scénique, ainsi que le bonheur d’avoir son fils Ludovic.

Lien détaillé : « Pilote sur les ondes »

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LES SOMMETS BLANCS DE WOLFGANG

En 1981, elle continue la promo dans toutes les émissions avec ce nouvel extrait. Dès l’introduction du titre « Les sommets blancs de Wolfgang », on pense à une adaptation du groupe Knack « My sharona » alors qu’il s’agit juste d’une inspiration. C’est un mélange de modernité sur la dépendance du progrès, avec une interprétation des chœurs très classique. En télévision, la chanteuse interprète en direct sur bande orchestre, accompagnée par ses musiciens Les Mauvais Garçons et espère être sur scène très rapidement.

Lien détaillé : « Les sommets blancs de Wolfgang »

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ET NE LA RAMÈNE PAS

Lorsque le producteur lui proposa d’enregistrer cette chanson, Sheila refusa à cause d’un nouveau projet américain à venir. Finalement et après insistance, elle finit par accepter en pensant que ça pourrait fonctionner auprès de son public populaire. La scène n’aboutit pas et se voit dans l’obligation de repartir sur le cycle infernal des télévisions. Claude Carrère décide de revenir complètement à la variété pure et traditionnelle. En promo, la chanteuse y jouera le jeu dans toutes les émissions pratiquement en direct sur bande orchestre, avec les musiciens Mat Camison et Marc Perru. Malgré cela, Sheila ressent le besoin de se renouveler et essaye de convaincre son producteur de trouver des auteurs-compositeurs de la jeune génération.

Lien détaillé : « Et ne la ramène pas »

Claude Carrère fusionne avec Hit-Magazine pour le mensuel Podium, qui devient Podium-Hit.

Durant l’été, elle confie de nouveau dans la presse une véritable première qui se passera sur une scène parisienne, le printemps prochain avec un spectacle complet où la danse tiendra un rôle important mais cela ne restera qu’un projet.

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UNE AFFAIRE D’AMOUR

A la rentrée, la chanteuse récidive en français « Une affaire d’amour » et sur l’autre face « Sortilège de la nuit », en proposant une façon de chanter différente avec une voix très chaude et sensuelle.

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Lien détaillé : « Une affaire d’amour »

LITTLE DARLIN’

Le deuxième album américain « Little darlin’ » vient de paraître en Europe depuis quelques semaines. Il sort en France et aux États-Unis, en même temps et risque de surprendre le grand public habitué à de la variété traditionnel et au disco. Sheila veut vraiment le présenter aux français, pour lui montrer l’évolution de sa carrière internationale. Claude Carrère se mit en contact avec le producteur californien Keith Olsen, par l’intermédiaire de Bob Buziak. Elle enregistra les chansons sélectionnées par son producteur et l’équipe américaine. Le disque propose un univers musical très rock avec une ambiance très californienne, d’une grande puissance musicale et inattendue. En Europe et aux États-Unis, la presse spécialisée dont le magazine Rock’n’Folk annonce des critiques positives en le considérant comme l’un des plus aboutis et d’une grande qualité. La chanteuse s’est complètement investie à la création du concept en assistant pour la première fois, aux sessions des musiciens et des choristes. Après avoir travaillé l’accent à fond et sans relâche, Sheila se sent très à l’aise et portée par sa voix avec l’équipe qui l’entoure. Elle sort tout ce qu’elle a dans le ventre dans des interprétations surprenantes et sensuelles. Ces chansons n’ont vraiment rien à voir avec les disques précédents. La petite fille de français moyen vient de travailler avec les plus grands auteurs-compositeurs, ainsi que les meilleurs musiciens et choristes de tous les États-Unis.

Sheila tourne deux clips de « Little darlin’ » et « Put it in writing » réalisés par David Mallet, qui tournera plus tard celui de David Bowie « China girl ». En promo, elle porte les vêtements du couturier Jean-Charles de Castelbajac avec des jolies tuniques, etc. Le single se classe aux États-Unis (Billbobard Hot 100 et Cashbox) et participe à quelques émissions en Allemagne et en Italie.

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En décembre 1981, la chanteuse se trouve aux États-Unis à New-York et y loue un appartement dans le quartier de Manhattan sur la 56th Street.

Le Club Sheila ferme ses portes, après 18 ans de présence avec « Le Journal de Sheila » qui paraît pour la dernière fois. Petit à petit, la fin d’une époque s’annonce.

Elle reçoit une proposition du producteur de spectacle et directeur Roland Hubert (Palais des Congrès) et de l’attaché de presse Gil Paquet, pour une éventuelle réservation dans cette salle. La chanteuse pourrait donc être sur scène cette année, mais les négociations doivent se faire avec Claude Carrère. En attendant des projets de décoration commencent à naître, intitulés « Sheila European Tour 1982 ». Le manager ne confirmera pas de projet scénique, en prétextant l’absence de l’artiste partie fuguer aux États-Unis pour se ressourcer et faire le point.

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Dès janvier 1982, Sheila prend des cours de danse à New-York chez Frank Hatchett et Alvin Ailey (the Go-Go Dancer), directement dans la catégorie des professionnels. Elle se retrouve très vite chez les débutants, car le niveau des américains dans cette discipline ne vaut pas celui des français. La chanteuse s’inscrit en même temps dans une école d’art dramatique chez John Strasberg, le fils de Paula et Lee Strasberg (the Real Stage-Actor’s Studio). Il s’agit d’une base de technique qui consiste à jouer les émotions mises au grand jour, sur la scène devant les étudiants et les professeurs, sur la 51è au 7è étage près du quartier de Broadway. Sheila assiste à des pièces de théâtre, des comédies musicales et à des grandes soirées.

Entre 2 avions, le 28 février 1982, elle revient 3 jours et enregistre en studio « Condition féminine ». La chanteuse présente sa nouvelle chanson chez Jacques Martin à L’école des Fans. Ce titre ne fera pas l’objet d’un 45 Tours et Claude Carrère annule la sortie de ce disque. Sheila ne se sent pas capable de le défendre correctement et pour la première fois, le producteur respecte son choix.

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RUNNER

Elle publie un nouvel extrait « Runner » avec une introduction sensiblement plus courte. La chanteuse ne fait aucune télévision, ni de radio pour ce titre et retourne à New-York aux États-Unis. Sheila songe tout abandonner dans cet exil volontaire en vivant là-bas et pourquoi pas y tenter une grande carrière. Keith Olsen pourrait lui proposer de partir en tournée à travers les États d’Amérique, afin d’être mieux connue mais cela prendrait plusieurs mois et surtout plusieurs années. Elle n’oublie pas son fils resté en France, pour la scolarité. Il n’aurait juste qu’à rejoindre sa maman et aller à l’école, là-bas. Seulement, la chanteuse ne veut pas couper les ponts avec la France où elle connaît la célébrité et sa famille. Sheila va donc cesser sa carrière internationale en rentrant bientôt à Paris. De son côté, Claude Carrère ne demande pas mieux et lui rappelle, qu’il est temps d’arrêter de s’amuser et de penser à reprendre les bonnes vieilles habitudes.

Lien détaillé : « Little darlin’ » + « Runner »

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LA TENDRESSE D’UN HOMME

Elle découvrit Angela Bofill sur scène à New-York avec ce titre « Holding out for love ». La chanteuse téléphona aussitôt à Claude Carrère, en lui demandant une adaptation française. Jean Schmitt écrivit le texte et recevra pour la première fois, un mot gentil de l’artiste. Jamais il ne savait si cela lui plaisait ou pas, car tout passait par l’intermédiaire du producteur. L’autre face « L’amour majeur » est dédié à son fils, avec un texte émouvant. Une fois de plus, Sheila revient vers la variété traditionnelle et le dernier album américain « Little darlin’ », passe aux oubliettes du jour au lendemain.

Lien détaillé : « La tendresse d’un homme »

Lors de ses vacances en août à Los Angeles aux États-Unis, elle y rencontre l’animateur André Torrent (R.T.L) et le propriétaire d’un studio d’enregistrement Georges Blumenfeld. Ils lui proposent d’assister à une soirée française vers les hauteurs du quartier de Bel-Air, en direction des montagnes dans une grande villa avec piscine. Le chanteur Gérard Presgurvic y présente, les musiques de son prochain disque. La chanteuse y retrouve les auteurs-compositeurs Philippe Abitbol et Yves Martin. Séduite par la façon d’aborder les chansons, la rythmique et les basses qui « slappent » en donnant un tempo nouveau, Sheila souhaite collaborer avec eux pour un album concept.

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GLORI, GLORIA

BODY BUILDING

Elle continue de nouveau avec une adaptation de son choix. La chanteuse entendit la version anglaise de Laura Branigan, qui cartonnait aux États-Unis et passait sur toutes les radios. Le parolier Jean Schmitt s’est inspiré des derniers événements dans le monde. La chanson « Glori gloria » d’après Umberto Tozzi « Gloria » en 1979, parle des militaires en partance, pour les guerres des Malouines ou du Liban et militent pour la paix et la liberté. Sur l’autre face du disque, Sheila propose « Body Building » une création exclusive sur l’aérobic avec un mélange de culturisme, de danse et de gymnastique, puis y tourne le clip. Les jeunes auteurs-compositeurs Philippe Abitbol et Yves Martin, s’inspirent d’une mode venue des États-Unis. Philippe Abitbol refuse la proposition de ce titre. Claude Carrère, pour que cette chanson devienne l’indicatif de l’émission Gym Tonic de Véronique et Davina. Il existe une version longue de « Glori, gloria » et une autre de « Body Building », sur un Maxi 45 Tours.

Lien détaillé : « Glori, gloria »

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ÉDITIONS NEW CHANCE

Le 15 septembre 1982, elle se lance dans la création des Éditions New Chance S.A.R.L.

Claude Carrère lui montre un projet de Jean Kluger, sur la mode de l’aérobic et la proposition d’un album concept avec Jean Schmitt, mais la chanteuse est déjà sur d’autres horizons. Sheila souhaite le désir de travailler ses prochaines chansons avec Philippe Abitbol, Yves Martin et Gérard Presgurvic. Elle ne veut plus continuer avec l’équipe du manager. Claude Carrère se montre positif et des accords se prennent rapidement.

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NEW ERA 83

La chanteuse crée son premier label de production : « New Era 83 » pour la sortie de ses prochains disques. Le producteur trouve un accord avec Sheila en finançant la totalité, selon un système d’avance dont les frais d’enregistrement, des musiciens, de la production, de la distribution, de la promo, etc. Elle touchera 60% sur les royalties du prix de gros sur les ventes de disques, après la déduction des avances. L’artiste et Claude Carrère passent un nouveau contrat ensemble pour la diffusion de ses disques, sous le label « Carrère Distribution ». Son statut de « chanteuse salariée » passe à celui de « conseillère artistique », chargée d’amener des artistes découverts en France ou à l’étranger.

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ON DIT…

Sheila sort un premier album concept 100 % français, sans aucune adaptation. Il est écrit par les jeunes auteurs-compositeurs de la nouvelle génération Philippe Abitbol, Yves Martin et Gérard Presgurvic, avec une nouvelle voix et une nouvelle musique intemporelle. Pour la première fois, elle choisit de A à Z, le choix des chansons, de la pochette, etc. Les critiques se montrent hyper positives avec des retombées de médias d’une certaine presse, (Libération, Rock’n’Folk, Télérama) touchée par sa démarche et saluant la reconnaissance artistique. Ils considèrent ce disque comme une libération personnelle et la meilleure production française de l’année. La chanteuse se livre complètement avec « Tangue au » sur une sensualité érotique et tango reggae,  ainsi que d’autres textes très différents sur l’extase amoureuse, du mariage people ou sur une artiste populaire en mal de reconnaissance, etc. Les musiciens qui jouent avec elle depuis plusieurs années, se montrèrent agréablement surpris par les chansons sélectionnées. Ils se sont investis complètement dans cette aventure en venant même la consulter, pour savoir ce que l’artiste pensait de tel ou tel instrument ou de bruit à rajouter.

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TANGUE AU

En promo, Sheila commence par « Tangue au » que Claude Carrère apprécia, lors de la préparation du disque en le voyant même comme un single potentiel. Elle y joue une mise en scène en compagnie des jumeaux Carlos et Roggiero Miranda, habillée dans des tenues de chez Jean-Charles Castelbajac, Chantal Thomass, des combinaisons de chez Samouraï, etc. On sent une vraie libération de la femme et de l’artiste réunies. La chanteuse veut casser l’image de l’artiste populaire tout en assumant son passé.

Lien détaillé : « Tangue au »

Son unique démarche reste la scène et entre de nouveau en contact avec quelques producteurs de spectacles. Sheila souhaite faire une tournée en province en terminant à Paris.

Un peu plus tard, une version longue de « Vis vas » sortira en Maxi 45 Tours avec un couplet supplémentaire pour les discothèques. Le titre « Vis va » sera également interprété en télévision, chorégraphié par Pierre Fuger avec la danseuse Jamie Costa.

En juin 1983, elle évoque sa vie privée en présentant à la presse un nouveau compagnon, le mannequin canadien Carlos Miranda, rencontré depuis quelques mois aux États-Unis.

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JEANIE

La chanteuse publie « Jeanie » inspirée du film « Frances », sur l’actrice américaine « Frances Farmer » jouée par Jessica Lange. Le titre évoque la carrière d’une comédienne et donne l’aperçu d’un tableau noir du star-system. Les arrangements sont très rock et moderne en même temps avec une chorégraphie en télévision de Pierre Fuger, en compagnie de la danseuse Jamie Costa à la création des pas de danse et d’un autre danseur.

Lien détaillé : « Jeanie » 

Le 3 décembre 1983, Sheila annonce son grand retour sur scène chez Michel Drucker dans l’émission Champs-Élysées.

La radio R.M.C (Radio Monté-Carlo) récompense la chanteuse pour l’album « On dit… », en lui remettant une médaille en chocolat lors d’une émission diffusée le 22 décembre 1983.

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CLUB SHEILA :

NEW ERA

En janvier 1984, elle crée le Club Sheila : New Era avec sa collaboratrice Patricia Curaud et Yvonne Plateau, qui s’occupent du courrier. La chanteuse s’associe en compagnie d’une équipe de fans : Philippe Berdié, Dominique Daniel, Thierry Ronot et Franck Vasseur. Un magazine trimestriel, intitulé New Era paraîtra avec quatre numéros dans l’année.

En février 1984, une partie de la presse commence à évoquer l’annonce de Sheila sur scène pour février 1985, avec son premier spectacle au Zénith, inauguré récemment dans la capitale. Elle le trouve très moderne et fonctionnelle. La chanteuse vient de signer un contrat de spectacle avec le producteur Jean-Claude Camus, rencontré par l’intermédiaire de l’attaché de presse Gill Paquet. La salle Le Grand Rex devait être envisagée, mais c’est lors d’un dîner qu’ils décidèrent de l’endroit : Le Zénith ! Le producteur Jean-Claude Camus loue la salle pour une année et y produit ses artistes sur scène, dont France Gall, Johnny Hallyday, Catherine Lara en association avec Gilbert Coullier (Spectacles Camus-Coullier).

Les réalisateurs Maritie et Gilbert Carpentier lui proposent une émission spéciale « Formule 1 Sheila », diffusée le 9 mars 1984. Elle accepte et se demandait justement, pourquoi elle n’avait jamais eu son « Top à… » ou Numéro 1… ». Étonnés, ils lui expliquèrent que Claude Carrère venait les voir régulièrement avec des idées, mais à chaque fois le producteur revenait sur sa décision en pensant que ce n’était pas le bon moment…

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PLUS DE PROBLÈME (DANSE !)

EMMENEZ-MOI

La chanteuse sort « Plus de problème » très exotique entre le funk, la new-wave et le reggae avec un texte efficace et plein d’humour, pour l’été puis chorégraphié en télévision. Sheila présente également « Emmenez-moi » avec une introduction au piano ambiance « saloon » sur une mélodie très américaine. Elle se donne à fond dans l’interprétation et rien que dans les refrains, sa voix est très puissante. Ce titre pourrait très bien être traduit en anglais pour devenir un standard américain, repris par les plus grandes stars des États-Unis et même par l’artiste.

Lien détaillé : « Emmenez-moi »

Une plaquette de publicité commence déjà à circuler : Enfin… ! sur scène, à partir du 22 Février 1985… Sheila au Zénith. Elle évoque déjà quelques idées sur la mise en scène de son prochain spectacle parisien, en compagnie d’Yves Martin et du chorégraphe Pierre Fuger.

L’artiste vient de demander à Françoise Hardy de lui écrire un texte sur une mélodie très américaine mais après quelques essais, cette dernière trouve la musique trop rythmée pour s’engager.

En septembre 1984, la presse commence à parler d’une rupture entre Sheila et le mannequin canadien Carlos Miranda. Il faut dire aussi, qu’elle voit de plus en plus Yves Martin et de moins en moins son compagnon. La chanteuse choisit de mettre un terme à sa relation avec le mannequin, pour rester dans le monde de la musique.

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FILM A L’ENVERS

Sheila publie le single « Film à l’envers » écrit et composé par Jésus Villanueva, en s’inspirant d’une histoire d’amour que l’auteur-compositeur a vécu avec une étudiante en BTS Tourisme, du professeur-journaliste Jean-Pierre Pasqualini. Il s’agit du premier extrait de l’album « Je suis comme toi ». L’autre face « Guerrier Massai » est très rythmé, entre le hip-hop, la musique africaine et une une folie de guitare basse.

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Lien détaillé : « Film à l’envers »

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JE SUIS COMME TOI

Le nouvel album produit par Yves Martin à la création du concept et à la réalisation artistique, correspond bien à son état d’esprit actuel mais aussi à sa recherche musicale. Il représente bien son image pensé et conçu pour la scène à venir. Philippe Abitbol venait de travailler sur une partie du disque en choisissant le studio et l’équipe technique, mais ne fait plus partie de l’aventure et Gérard Presgurvic se retrouve écarté du disque. Pendant trois semaines, elle est partie l’enregistrer au Studio Compass Point à Nassau (Bahamas), réputé comme l’un des meilleurs au monde pour la sonorisation. Dès la première semaine, les musiciens enregistrèrent la rythmique, puis la semaine suivante c’était au tour des claviers, des guitares et enfin des voix pour celle d’après. Tout se passa dans une ambiance de musiques, d’éclats de rires fréquents et des moments de libertés jusqu’à trois ou quatre heures du matin. La chanteuse y rencontra les groupes Kool and the Gang et Talking Heads, puis Mick Jagger (Rolling Stones) qui enregistrait son disque solo dans le studio d’à côté. Il poussa de temps en temps la porte pour écouter. Ce petit monde fut logé au même endroit dans des bungalows. Sheila côtoya également Robert Palmer, qui vit là-bas et faisaient des parties de pêches ensemble. A l’écoute du disque, on ressent bien l’équilibre entre toutes les chansons avec plusieurs styles musicaux différents. Yves Martin a beaucoup travaillé sur les percussions très omniprésentes, au niveau des arrangements. L’album est très éclectique avec « Je suis comme toi » un rock moderne tout à son image, au son très actuel mélangeant les synthétiseurs et les instruments. Un joli texte dédié au public sur l’envie d’avoir envie. On trouve également « L’écuyère », un joli texte raconté comme un conte chanté sur des arrangements musicaux très valse et fête foraine. Les quotidiens et les revues spécialisées la félicitent, avec de bonnes critiques au niveau de la qualité musicale. Des journalistes et des animateurs de tous les horizons, dont Jean-Louis Foulquier (France Inter) et son assistant Didier Varrod (Francofolies de la Rochelle) deviennent militants de sa reconversion artistique en la défendant publiquement.

Lien détaillé : « Je suis comme toi »

Claude Carrère s’éloigne de plus en plus de la chanteuse, laissant l’attachée de presse Annie Markhan faire le nécessaire pour la promo. Elle mettra le matraquage au niveau des radios, des télévisions, des médias, en soutenant l’objectif de Sheila. L’artiste y sera au top de sa forme, très belle et prête à aborder la quarantaine dans toute sa splendeur, que ce soit dans le maquillage, la coiffure et les tenues vestimentaires du couturier branché Jean-Paul Gaultier. Toute une équipe commence à travailler sur la préparation du premier spectacle. Le célèbre attaché de presse Gill Paquet est chargé de trouver des sponsors pour le passage du Zénith.

Le couturier branché Jean-Paul Gaultier, choisit la chanteuse en la métamorphosant pour une mise en scène du clip « Emmenez-moi » avec la participation du Ministère de la Culture (Jack Lang). Il trouve qu’elle incarne la sportive aérobic bien sage et souhaite la changer en femme sensuelle et sophistiquée. Le styliste va créer une ambiance en tenant compte des décors, des costumes, des accessoires, du maquillage et de la coiffure en fonction du thème de la chanson, pour l’émission Grandeur Nature diffusée le 1er janvier 1985.

Sheila attaque pendant deux semaines, les répétitions avec les musiciens et les choristes dans un grand hangar vers la zone de Garonor à Aulnay Sous Bois. L’ingénieur du son Andy Lyden arrive des Bahamas, content d’être là pour le grand événement de sa vie et le guitariste Thomas Murray « Blast ». Il y a également le guitariste Jean Soullier qui adore la chanteuse, parce que c’est une rockeuse cachée. Olivier Masselot écrit tous les arrangements musicaux du spectacle avec pour but, de différencier le son du disque et de la scène. Il rajoute des cuivres, de la guitare électrique sur certaines chansons du dernier album.

Le magazine Pilote organise un sondage, en demandant à 11 journalistes les plus influents du moment, de classer les 10 événements marquants de ce début d’année. Ils positionnent le spectacle de Sheila, en quatrième place.

Après le hangar de Garonor, elle répète chaque matin au Studio Vitamine à Gentilly, avec les musiciens et les choristes. La chanteuse enchaîne les après-midis, pour quatre heures de danse en compagnie des danseurs. Sheila retrouve les musiciens et les choristes pour des longues répétitions de 21 heures à 3 heures du matin chaque soir. Au Zénith, elle souhaite faire de la bonne musique, un peu de danse mais surtout pas un spectacle qui ressemble à la télévision, ni un show à l’américaine. L’artiste veut juste un tour de chant où vont se mêler la musique, la gaieté et l’humour avec d’anciennes chansons et des nouveaux titres.

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SHEILA AU ZÉNITH

« ENFIN SUR SCÈNE ! »

A partir du 22 février et jusqu’au 17 mars 1985, elle passe pour la première fois sur une grande scène parisienne au Zénith devant son vrai public, produit par Jean-Claude Camus (Spectacles Camus-Coullier). Les décors sont gigantesques avec 8 tours translucides de 10 mètres de haut à 2 étages, qui restent en permanence pendant la durée du spectacle. La chanteuse s’éclate à fond et de façon dynamique sur cette scène de 27 mètres d’ouverture. L’une des danseuses se déguisent en robot au cœur clignotant en traversant la scène lors d’une chanson. D’autres danseurs sont habillés en Massais et en fin de première partie, Sheila propose un grand medley en hommage au public de plus d’un quart d’heure ! Au lieu de le rendre nostalgique, elle l’évoque au second degré avec beaucoup d’humour en compagnie des danseurs déguisés en « Sheila d’Époque », sur pratiquement chaque chanson. Pour la deuxième partie, la scène commence s’ouvrir en 2 parties. L’orchestre se déplace en même temps et les danseurs arrivent par le sol. Pendant ce temps en haut de la scène, le public aperçoit une structure métallique de vaisseau spatial au milieu d’un nuage de fumé. L’appareil descend lentement durant toute l’introduction avec la chanteuse à bord. Sheila rend hommage à son idole de jeunesse Johnny Hallyday, en chantant l’un de ses titres « Mon p’tit loup, ça va faire mal ce soir ». Le fait d’être produite par Jean-Claude Camus, qui s’occupe également du rockeur donne l’avantage d’avoir une bonne partie de son équipe technique, pour ce spectacle. On aperçoit en toile de fond, une verrière qui s’illumine et dégage une vue sur les toits de Paris et un aquarium géant de 5 tonnes traverse la scène en y recouvrant une bonne partie. A l’intérieur, le décor du film « Chantons sous la pluie » est même représenté sous un rideau de pluie avec une danseuse exécutant la chorégraphie de Gene Kelly, dans la version classique de l’époque. Le public crie : « Elle a gagné, elle a gagné » ! Elle devient enfin une vraie chanteuse de scène, une artiste complète qui chante, qui danse, qui joue la comédie dans un show représentant sa carrière avec son passé, son présent, son futur en compagnie d’un public étonné et ravi.

Les journalistes présentent ce spectacle comme un événement médiatique de premier ordre, avec des critiques positives par toute la presse confondue. Contrairement à ce que les rumeurs raconteront plus tard, il y eut beaucoup moins d’argent de perdu, malgré les locations souhaitées et les 35.000 louées avec une moyenne de 4.000 à 5.000 spectateurs, les vendredis, samedis et dimanches.

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Lien détaillé : Sheila au Zénith 

En avril 1985, la chanteuse commence une tournée de son spectacle avec une première série dans plusieurs villes à travers la France, ainsi qu’en Belgique et en Suisse. A noter quelques différences par rapport à Paris, avec moins de décors devenus une charge trop lourde à transporter, mais également moins de danseurs.

Les conflits entre Claude Carrère et Sheila prennent des proportions de plus en plus importantes. Il essaie de la récupérer en lui proposant des chansons. Elle quitte son bureau de la Société Carrère Productions pour en louer un autre, avenue Perrichont à Paris 16è. Une page se tourne aussi bien pour la chanteuse que pour les fans, après toutes ces années passées au 27 rue de Surène dans le huitième arrondissement. L’attachée de presse Annie Markhan se retire également de l’entourage professionnelle et amicale de Sheila. Elle se sent tiraillée entre les deux parties, car Claude Carrère reste à la fois son patron et son ami. Le producteur Jean-Claude Camus annule la tournée d’été en la reportant, mais il faudra attendre bien plus longtemps pour revoir la chanteuse sur scène.

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L’ÎLE AU TRÉSOR

« TREASURE ISLAND » 

Sheila reçoit un appel téléphonique du réalisateur Raùl Ruiz, surnommé le « Godard Chilien ». Il est spécialisé dans les longs métrages d’arts et d’essais et lui propose avec insistance de tourner dans une coproduction américano portugaise. Le cinéaste avait repéré la chanteuse, lors de la diffusion de l’émission Grandeur Nature et attendait qu’elle soit libre. La chanteuse-actrice part en août 1985 au Portugal près de Lisbonne à Sétubal, dans le plus grand ranch d’Europe Rio Frio pour le tournage. Sheila fera quelques scènes également au Sénégal (Afrique). Elle participe à d’autres scènes courtes en anglais sur une durée total de 20 minutes. Le film « L’Île au trésor » est tourné dans un contexte actuel pour une nouvelle version, d’après le roman de Robert-Louis Stevenson « Treasure Island » en 1881. Raùl Ruiz adapte le scénario et lui donne un rôle de création, le personnage de la Tante Hélène qui n’existe pas dans l’histoire avec les acteurs dont Anna Karina, Jeffrey Kime, Martin Landau, Jean-Pierre Léaud, Melvil Poupaud, Jean-François Stevenin, Vic Tayback, etc.

Lien détaillé : L’Île au Trésor

Le 14 septembre 1985, la chanteuse participe à l’émission Le Temps des Copains d’Eric James, et propose à l’animateur d’en faire un duo dans les studios parisien. Sheila devient donc animatrice et enregistrera de temps en temps, plusieurs émissions dans une journée. La diffusion se déroulera tous les samedis de 11 H 30 à 12 H. Il s’agit d’une programmation mélangeant, les titres français et étrangers des années 60 ainsi que ceux des années 80.

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CHANTEUR DE FUNKY

Pour ce nouveau 45 Tours, elle plonge dans l’univers des synthétiseurs avec « Chanteur de funky », qui sonne résolument anglais. Yves Martin vient de faire un énorme travail de recherche en studio. L’autre face « Annie » est une magnifique composition, un peu l’histoire de la chanteuse à la recherche d’Annie Chancel avec un texte émouvant et sensible. Pour les émissions, Sheila aborde un nouveau look complètement différent des vêtements « chic » du couturier Jean-Paul Gaultier, en adoptant un style de plus en plus décontracté. Elle annonce partout la sortie d’un album, plein de rythmes avec des nouvelles chansons écrites par les musiciens du Zénith et entrera très vite en studio, pour l’enregistrement.

Lien détaillé : « Chanteur de funky »

Un mois après la promo, la chanteuse devait participer encore à d’autres émissions mais annule ses prestations au dernier moment. L’album tant annoncé dans les interviews ne sortira pas, ni le projet de livre sur le spectacle du Zénith et de la tournée.

Sheila participe à l’opération Fondation Care France de Marie-Claire Noah, en enregistrant avec Les Femmes du Monde « La chanson de la vie » et un clip diffusé dans plusieurs émissions.

En décembre 1985, elle fait une série de photos pour la collection de pull-over du couturier italien Elio Sormani . Les affiches seront collées aux vitrines des magasins de prêt-à-porter, des merceries, des magasins de laine, etc.

Dès 1986, la chanteuse continue l’animation de l’émission Le Temps des Copains, avec Eric James sur Sud Radio. Toute l’équipe la trouve nature et comique, Sheila est la première à rire de ses propres disques les plus inavouables.

Elle refuse toujours les nouvelles propositions de Claude Carrère, dont le titre « Ouragan » refusé par Jeanne Mas et récupéré par Stéphanie de Monaco. La chanteuse préfère rechercher une maison de disques pour un contrat de licence et de distribution. Yves Martin, son directeur artistique et compagnon s’en occupe. Il trouvera des complications à cause des clans qui se forment car personne ne veut risquer un contrat, face à Claude Carrère ayant l’argent et le pouvoir dans le métier. En attendant, Sheila travaille toujours sur la préparation d’un nouveau disque.

Elle quitte l’hôtel particulier à Neuilly sur Seine, pour s’installer définitivement dans sa grande maison à Feucherolles.

En novembre 1986, la chanteuse vient d’enregistrer quatre spots publicitaires pour la marque des laines Bergères de France, dont deux textes parodiés sur les titres « L’école est finie » et « Les rois mages« . Ils seront diffusés sur les radios R.T.L et Europe 1, avec des commentaires de Julie Bataille.

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MARSHE

Sheila et Yves Martin créent un label de production : « Marshe » (Martin-Sheila), en association avec les Éditions New Chance S.A.R.L.

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ZOÉ PRODUCTION

Ils collaborent de nouveau avec le producteur Jean-Claude Camus (Zoé Production).

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PHONOGRAM

(GROUPE POLYGRAM)

Jean-Claude Camus sert d’intermédiaire, pour le contrat de distribution avec Phonogram (Groupe Polygram). Isabelle Camus, la fille du producteur de spectacle, s’occupera de la promo en tant qu’attachée de presse.

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COMME AUJOURD’HUI

« BE MY BABY »

Le 27 janvier 1987, Sheila publie enfin un nouveau single « Comme aujourd’hui », une adaptation du groupe les Ronettes « Be my baby » des années sixties, imposée par la nouvelle maison de disques. La version anglaise devait sortir dans un premier temps. L’idée d’enregistrer cette chanson vient d’Yves Martin, d’après un Jukebox qu’elle possède. Alain Garcia y signe les paroles pleines d’humour avec un clin d’œil, sur une musique remise au goût du jour par Yves Martin et Dominique Blanc’Francard. Il existe une version longue de « Comme aujourd’hui » en Maxi 45 Tours. En télévision, la chanteuse retrouve son regard pétillant et continue dans le style décontracté avec des tenues ce de chez Marithé et François Girbaud, Ton sur Ton, etc.

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Lien détaillé : « Comme aujourd’hui »

En septembre 1987, elle sort par l’intermédiaire du Club Sheila (New Era) une cassette vidéo avec une interview dans sa maison, des extraits du spectacle de la dernière au Zénith et offre en exclusivité une chanson inédite « On sait pas s’aimer », qui donne un petit aperçu de ce que pourrait être le prochain album.

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C’EST MA VIE

La nouvelle chanson « C’est ma vie » est un hommage au public avec des arrangements très boite à rythme et synthétiseurs. L’autre face « Tout changer » semble plus puissante et sensible, au niveau des paroles.

Lien détaillé : « C’est ma vie »

Après une intervention en urgence en clinique, la chanteuse part en convalescence et démarre la promo en décembre 1987. De nouveau, Sheila perd son regard pétillant en apparaissant amaigrie et fatiguée au niveau des prestations télévisées.

Elle est intronisée le 15 janvier 1988, en prononçant le serment de fidélité au vin de champagne de « Dame Écuyer ». La chanteuse y reçoit le rang de « Dame de Chevalier, L’Ordre des Coteaux de Champagne », par le commandeur Georges Prade dans les celliers du champagne Piper Heidsieck à Reims.

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TENDANCES

Le 18 octobre 1988, Sheila sort un nouvelle album « Tendances ». Elle enregistra ce disque dans le sous-sol de sa maison à Feucherolles. Yves Martin et l’ingénieur du son Dominique Blanc’Francard y installèrent une énorme console « S.SL » de 48 pistes en location dans la pièce où habituellement la chanteuse prépare ses maquettes. C’est un endroit magique de cette propriété avec les disques d’or affichés sur le mur, beaucoup de guitares, un grand piano blanc, un synthétiseur, un micro de studio, etc. Les prises de voix se déroulèrent dans un coin où se rangent ses disques et ses livres, avec des paravents installés et coincés entre deux portes. Dominique Blanc’Francard termina le mixage au Studio Plus Trente, supervisé par Yves Martin. L’album devait s’appeler « Partir », mais la maison de disques décida de l’intituler « Tendances » à cause des thèmes différents. On y parle de l’infidélité et des problèmes en Irlande sur la religion. Sheila évoque la remise en question d’un couple « Fragile », dans lequel Jean-Paul Dréau auteur-compositeur de ce titre fut très ému en l’écoutant. Elle rend hommage au peintre Vincent Van Gogh, puis au romancier Ernest Hemingway et au commandant Jacques-Yves Coustaud. On peut entendre des mélodies intemporelles comme « Partir ».

Jean-Claude Camus met les grands moyens avec Pascal Antonietti, Pascault et Associés pour la pochette. Ils travaillent pour les plus grands dont France Gall, Johnny Hallyday, Dick Rivers, etc. Au niveau de la promo, le producteur va collaborer en compagnie des attachés de presse Dominique Segall et Stéphane Gâteau qui s’occuperont des médias et de la télévision, puis Line Couturier (Distribution Phonogram) avec les radios, etc. Pour la première fois un objet est fabriqué et destiné spécialement aux professionnels avec un disque bleu sans nom et une pochette photo à développer, soi-même.

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POUR TE RETROUVER

Le single « Pour te retrouver » est dédié à Maître Guinebert, que la chanteuse côtoya par le passé sur une musique appelée ballade-rock, avec un clip tourné par la réalisatrice Franci Camus et coproduction de M.6. Parallèlement, il existe un C.D 3 Titres « Pour te retrouver », « Le vieil homme et la mer » et « Comme aujourd’hui ».

Lien détaillé : « Pour te retrouver »

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FRAGILE

En janvier 1989, un deuxième extrait « Fragile » sort en ce tout débtu d’année, mais Sheila n’en fait pas la promo. Un C.D 3 Titres parait avec « Fragile », « Okinawa » et « Monsieur Vincent ».

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PARTIR

En février 1989, Sheila défend un nouvel extrait « Partir », qu’elle affectionne particulièrement. Il existe une version longue de la chanson en Maxi 45 Tours. Lors de la promo, la chanteuse semble évoquer une certaine lassitude et une démotivation lors de ses prestations télévisées.

Lien détaillé : « Partir »

Dans l’émission Champs-Élysées de Michel Drucker du 18 février 1989, l’artiste annonce son passage pour la première fois sur la scène de l’Olympia, du 03 au 15 octobre prochain.

Le 1er avril 1989, Sheila reçoit le « Fou d’Or » qui récompense l’ensemble de sa carrière par Patrick Sébastien dans l’émission Sébastien c’est Fou.

Elle reprend ses cours de danse avec Jamie Costa, dans une nouvelle salle dans le quartier de Passy à Paris 16è et pratique la gymnastique près de la Porte Maillot à Paris 17è.

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LE TAM-TAM DU VENT

Vers la mi-juillet 1989, la chanteuse présente un nouvel enregistrement de la chanson « Le tam-tam du vent » très réussie, avec des nouveaux arrangements musicaux. Didier Barbelivien et Bernard Estardy se sont dirigés vers une mélodie beaucoup plus jolie et exploitable, que celle de l’album. Il existe une version longue sur un Maxi 45 Tours.

Lien détaillé : « Le tam-tam du vent »

Sheila continue l’entraînement de la danse jusqu’à la fin du mois.

Fin août 1989, elle tourne le clip de sa chanson « Le tam-tam du vent », réalisé par Nicolas Sanson.

Dès septembre 1989, tous les matins, la chanteuse attaque les répétitions de son premier Olympia avec les musiciens et les choristes dans un studio musical à Villeparisis. Le spectacle sera sobre avec un tour de chant classique, comprenant les titres du dernier album « Tendances » et quelques anciennes chansons. Sheila souhaite recréer l’ambiance de la dernière représentation au Zénith.

Elle termine son entraînement sportif au Centre Vitatop du Palais des Congrès, vers la Porte Maillot à Paris 17è.

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SHEILA A L’OLYMPIA

« JE SUIS VENUE TE DIRE QUE JE M’EN VAIS » 

Du 3 au 15 octobre 1989, la chanteuse passe à l’Olympia avec la participation de l’imitateur Christian Briand en première partie. Sheila démarre une série de titres de la période des années soixante. Un décor reste permanent avec des fausses briques collées sur un grand panneau en contreplaqué, afin de recréer l’ambiance de la photo du célèbre magazine Salut les Copains. Des tags y figurent avec pour inscription « Johnny, Sylvie, Françoise, Eddy, Dick », etc. Elle reprend « Put your head on my shoulder » de Paul Anka et « Juste a gigolo » popularisé par Louis Prima. La chanteuse poursuit son récital sur la période des années quatre-vingt avec beaucoup de jeux de lumières. Lors d’une chanson, Sheila reste assise sur un trapèze ce qui n’est pas évident au niveau du retour pour le son. En rappel, elle y annonce ses adieux à la scène avec le titre « Je suis venue te dire que je m’en vais » de Serge Gainsbourg.

Les journalistes présentent ce spectacle comme celui des adieux. Ils donnent un avis positif très court de la prestation scénique, préférant se concentrer sur la décision de la chanteuse, qui s’explique devant les caméras et la presse écrite. Sheila vient de donner ce récital comme étant le dernier avec une partie de l’époque yé-yé et l’autre consacrée à ce qu’elle est devenue, après 27 ans de carrière. L’artistes parle d’un ras-le-bol avec une accumulation de mauvaise foi, de méchanceté, d’irrespect, du nouveau système dans le métier qui l’empêche de poursuivre sa carrière. Il s’agissait bien sur d’une décision mûrement réfléchie. Yves Martin était contre et préférait une retraite discrète, pour mieux revenir au lieu d’un effet choc. Sheila termine en affirmant être disponible pour pleins choses dont le cinéma, le théâtre, de faire un duo avec des artistes et annonce même se lancer dans l’écriture. Jean-Claude Camus avait organisé une tournée d’adieu qui devait se terminer dans la salle du Zénith, quelques mois plus tard mais le spectacle s’arrêtera là.

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Lien détaillé : Olympia 1989

Sheila se pose des questions sur son avenir et se demande, si elle a eu tort ou raison de quitter la scène. L’artiste entame une nouvelle vie et va se passionner pour la sculpture. Depuis plusieurs mois, Sheila en parlait beaucoup à ses amis et décide un beau jour de se rendre vers le quartier des artistes de Saint-Germain à Paris 5è, dans une boutique spécialisée. Elle y fait une provision de cartons à dessins, de chevalets, de crayons, de fusains sanguines, de papier kraft et du matériel de débutant pour la sculpture, etc.

Pour l’amélioration de son statut le 18 novembre 1989, Sheila signe une transaction avec Claude Carrère (Société Carrère Productions). Il augmente les royalties restées à 10 % depuis 1967 en les passant à 15 % du prix de gros par disque, sur le catalogue de 1962 à 1982. Le producteur lui verse une somme d’argent et y ajoute une indemnité en bonus. Cette négociation met un terme sur les comptes du passé, depuis l’origine.

En « retraite » volontaire, Sheila commencera par quelques séances de dédicaces à travers la France, une fois par mois. Elle se rendra les après-midis dans des grands magasins de meubles devant une foule enthousiaste en signant des disques, des magazines, des photos, des posters, pendant que des haut-parleurs diffusent la dernière compilation ou le dernier enregistrement public des adieux.

Entre-temps, l’artiste écrit un livre sans rapport avec la chanson mais sur des événements que pourront profiter les gens, sur les forces que l’on porte en soi.

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Publié dans : ||le 25 avril, 2020 |Pas de Commentaires »

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