Mat Camison (Compositeur, Musicien et Orchestrateur)

Spécial 5 fois 10 ans

Interview : Mat Camison

Je remercie Mat Camison, pour sa participation généreuse à ce projet d’interview. Il s’est livré avec le professionnalisme, qu’on lui connait. J’espère aussi que cette interview vous plaira, je l’ai voulue digne et uniquement centrée sur l’aventure musicale fabuleuse, que Sheila et Mat Camison ont partagé ensemble, pendant toutes ces années de collaboration. Cette interview est la votre, puisqu’elle a été réalisée pour vous, le public fidèle de l’artiste. Mes remerciements vont également vers Zeff’, pour son aide.

Stéphane D’hône

(Juillet et Aooût 2012) 

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Photo : Copyright Mat Camison (Collection personnelle) et Patrick Menu, responsable du site Mat Camison Blog

Il débute comme musicien de studio pour de nombreux artistes, dont Johnny Hallyday et fait partie de plusieurs groupes. En 1972, Mat Camison publie un 45 tours « Pop corn » et un album « Pop Arp », sous le nom de Mister K « The Synthesizer French ». A partir de 1973, il fait un succès mondial avec son groupe the Peppers « Pepper box », classé dans les meilleures ventes de l’année dont les États-Unis au Cash Box, où il figure dans le Top 5. Ensuite, Mat Camison fait beaucoup d’arrangements, de compositions pour des films, la télévision, le théâtre, les disques avec des artistes très connus dont Richard Anthony, Pierre Bachelet, Julie Bataille, Guy Béart, Julien Clerc, Jimmy Cliff, Dalida, Sacha Distel, les Four Tops, Claude François, Patrick Juvet, Serge Lama, Herbert Léonard, Julie Piétri, Ringo, Shake, Mort Shuman, Stone & Charden et bien d’autres…

1 : En 1974, Sheila sort le 45 tours « Le couple » avec sur l’autre face « Allume ta radio », une adaptation de Long Tall Ernie & the Shakers « Turn your radio », dont vous signez les arrangements. Comment êtes-vous arrivé à cette première collaboration ? : J’étais à l’époque, musicien de studio, et Jean-Claude Petit écrivait les arrangements. Il a été très pris par des arrangements pour d’autres chanteurs, et m’a demandé, si je voulais bien le dépanner, ce que j’ai fait…

2 : Dès l’année suivante et petit à petit, vous écrivez les arrangements, notamment pour « C’est le cœur, les ordres du docteur »de Carol Douglas « Doctor’s orders ». Dans une interview pour Platine Magazine, l’ingénieur du son Bernard Estardy évoqua, que Sheila l’enregistra sur un fauteuil, avec une voix très douce… : Oui… J’ai non seulement signé les arrangements, et j’ai aussi dirigé la séance de voix, avec Claude Carrère, et c’est moi, qui ai trouvé la façon de faire chanter Sheila, assise sur la banquette du studio, parce qu’elle était enceinte et avait des mucosités sur les cordes vocales, qui quand elle chantait, se signalaient et faisaient qu’elle raclait un peu sa voix, et ça n’était pas bon. A un moment, elle s’est assise pour écouter la dernière prise de voix, en chantant en même temps les pieds en hauteur, sur la console de mix. J’ai remarqué que sa voix était parfaite, et j’ai dit à Claude Carrère « Sheila doit chanter comme ça » ! Et c’est comme ça, qu’elle réussit à chanter « C’est le cœur », d’une façon très sexy, avec une voix superbe, beaucoup de charme et de feeling !!!!

3 : Toujours en 1975, Sheila enregistre « Aimer avant de mourir » de Dario Baldan Bembo « Aria ». L’ingénieur du son Bernard Estardy, raconta pour Platine Magazine, qu’il avait peur que ses machines ne tiennent pas la route, lorsqu’elle montait vers les aigus… : Bien sur, mais je crois que Bernard exagérait un peu. En effet, c’est une chanson qui avait besoin d’une étendue vocale très grande, et quand on commence les prises de voix, il y a d’abord les répétitions, puis les premières prises, et beaucoup d’autres après, ce qui fait que la fin du titre, était dans les aigus très haut. Nous avions peur surtout, que Sheila abîme ses cordes vocales et devienne aphone, ce qui ne nous aurait pas arrangé, pour finir ce titre. Quand on mixait avec Bernard, les idées venaient et c’est ensemble, que cela sautait aux yeux, et le mix se dessinait !

4 : En 1976, lorsque Sheila publie « Les femmes » de Patsy Gallant, elle change dans sa façon de chanter, vous l’avez dirigée en studio ? : Oui.

5 : Vers la fin de l’année, vous signez les arrangements du 33 tours « L’amour qui brûle en moi », d’U.T « Homo »… : Oui « L’amour qui brûle en moi », a été un super tube !!

6 : Dans ce disque, il y a des musiciens célèbres, dont le batteur Pierre-Alain Dahan, les guitaristes Claude Engel, Slim Pezin, le bassiste Tony Rubio, etc. : C’est exact !

7 : Il y a aussi un titre amusant « La voiture » de Mony Spring « My ole man », dans lequel on entend le bruit d’une voiture qui démarre… : C’est tout simplement un enregistrement que l’on mixe avec la bande…

8 : Dans une compilation Les Incontournables de Sheila sortie en 1998, il y a un 1er mixage de « L’arche de Noé » une adaptation de Gianni Morandi « Sei forte papa », avec un son particulier, au niveau des percussions. Vous en souvenez-vous ? : Pas du tout !

9 : En 1977, alors que Sheila fait la promo du 45 tours « L’arche de Noé », Claude Carrère lui fait écouter une chanson en anglais. Était-ce dans le but de l’adapter en français pour elle ? : Évidemment, et c’est moi, qui l’ai coproduit, composé et enregistré la première fois, avec Gilbert Chemouny. Le texte anglais écrit par Pamela Forest, s’appelait « Touch me baby ». J’avais eu cette idée, car Gilbert voulait produire un titre disco et m’a demandé d’en faire un. Et voilà ce qui est sorti de ma tête. Gilbert ne l’a entendu que lors de l’enregistrement, et il en a été emballé tout de suite, surtout parce que « Touch me baby », devenu « Love me baby » pour Sheila, ne ressemblait à aucun autre titre du moment…

10 : Lorsqu’elle entend la chanson, Sheila manifeste son envie de l’enregistrer en anglais, tout en précisant, qu’il ne faudrait pas signaler son identité. Comment s’est passée, cette préparation ? : C’est Claude Carrèrequi écoute l’enregistrement, que j’avais enregistré et fait chanter à Londres. Il m’appelle et me demande, si j’ai bien fait ce qu’il entend. Je réponds par l’affirmative et il décide que j’aille enregistrer dans la tonalité de Sheila à Londres, à nouveau immédiatement. C’est lui qui a eu l’idée de sortir le disque sous le nom d’un groupe S.B Dévotion, avec une pochette d’ombres noires, d’un groupe qui danse et chante… Après, Claude me demande de préparer un album avec plusieurs titres, dont « Love me baby ». Je travaille avec Paméla Forest, pour les textes, et avec Claude Carrère pour les musiques. Je compose, il fait ses remarques et j’enregistre à Londres, les rythmiques, les percussions, les cuivres, les cordes, avec les musiciens d’Elton John, dont Ray Cooper, ainsi que des choristes professionnels, tout ce qu’il y avait de mieux à Londres (les B Dévotion chantaient en play-back, en dansant). Seul le guitariste français, que j’emmenais avec moi : Slim Pezin était français… Sheila posa sa voix, au Studio C.B.E, j’y étais avec Claude Carrère et Paméla Forest, pour la diction de Sheila en anglais.

11 : Lors de la sortie du groupe S.B Dévotion, avec « Love me baby », vous êtes crédité sous le pseudonyme Mike Wickfield. Avez-vous souffert d’être dans l’ombre, alors que c’était vous le compositeur et l’arrangeur des succès de Sheila, en anglais ? : J’ai regretté bien sur, d’avoir fait plaisir à Claude Carrère, car je n’aurais pas dû accepter, cela m’a desservi et surtout internationalement parlant. Le public n’a jamais su, qui était Mike Wickfield !!!! Car cela faisait bien pour la production, de dire qu’un américain était à l’origine de ces titres…

12 : La mode du disco voulait que les artistes reprennent des anciennes chansons. D’où venait ce choix de reprendre « Singin’in the rain » ? : C’était mon idée et je me suis battu 6 mois, pour la faire enfin adopter par Claude Carrère. J’étais dans son bureau tous les jours, et je lui disais « Je te fais un tube avec Singin’in the rain, j’en suis sur », et il me répondait inlassablement « Ho non… » Il a fallu 6 mois, j’avais de la suite dans mes idées !…… N’ayant rien trouvé en 6 mois, il me dit « Bon vas-y, fais le ». Là, je me suis mis au travail, et je suis parti à Londres avec mon fidèle guitariste Slim Pezin. Nous étions au Studio Air London, il y avait en même temps : Kate Bush, Gino Vaneilli et Elton John je crois… Que du beau monde, et moi, et moi, et moi, comme dirait Dutronc ! Ha ! c’était magnifique !

13 : A propos de « Singin’in the rain », on trouve sur l’album, le titre « I like it-soft silver », qui est en fait, dans « Singin’in the rain ». Était-ce au départ une autre chanson, ou s’agit-il d’une création spéciale pour cette reprise ? : Ça n’était pas « I like it-soft silver », la phrase était « I’m dancing, I’m dancing, I like it X 2 fois… in the rain …. I’m singing, I’m singing, I like it X 2 fois… in the rain … etc.. et non « I like it-soft silver ». D’autre part, c’est une création d’arrangeur, cette composition était à moi ! C’était ma façon de réinventer « Singin’in the rain » en disco, la musique originale ne comporte que 16 mesures, et je me suis permis d’en faire un titre de 11 minutes, (en fait 7 minutes, dans le disque après mix, car ça aura été trop long). Alors vous voyez, il a fallu avoir des idées et je les avais au départ, quand j’ai proposé à Claude, une grande version disco !

14 : Pour l’enregistrement de « Singin’in the rain », l’ingénieur du son Bernard Estardy expliqua dans une interview pour Platine Magazine que lors des sessions vocales au Studio C.B.E, il y eut une grève E.D.F, et qu’il dût mettre en route, le groupe électrogène… : Oui, ce fut le branle-bas de combat, Rue Championnet !!!!!

15 : Avec cette chanson, Sheila obtient son 1er succès mondial et des classements partout, etc. : Il a marché aux États-Unis, et c’est la SEULE, je dis bien la SEULE chanteuse française, qui soit passée sur les radios et dans les night-clubs, en Amérique… Je parle de chansons, de danse ou de variétés.

16 : Pour « Shake me » extrait du 1er album anglais, pourquoi existe-t-il une version longue sur le maxi 45 tours en Espagne ? Devait-il sortir en extrait, après « Singin’in the rain » ? : Je ne sais pas, ça devait être le souhait des espagnols pour leur marché, avec l’accord de Claude Carrère bien sur.

17 : Dans l’intégrale de Sheila sorti en 2006, il y a un inédit « I’m your baby doll ». Pourquoi n’est-il pas sorti ? Et pourquoi ce passage de « Be bop a Lula », dans ce titre ? : Claude Carrère ? ! … Mais à mon avis, « I’m your baby doll » devrait sortir même maintenant, car je sais que le public aime beaucoup cette version qui danse et swingue d’enfer !!! Pour « Be bop a Lula » je me suis rappelé que , j’ai commencé dans un groupe de rock et de rythm’n blues très célèbre, voila l’explication.

18 : Sheila enregistre « Hôtel de la plage » en anglais composé par Mort Shuman, pour le film « L’hôtel de la plage ». Existe-t-il une version française ? : Je ne pense pas ! j’ai composé la musique de « Hôtel de la plage », et c’est Mort Shuman qui la signée oups !!!

19 : En 1978, Sheila publie « You light my fire » un disco moitié pop et rock, avec des guitares électriques très présentes. Savez-vous que cette chanson reste l’une des préférées des fans, de la période anglaise ? : J’en suis très heureux et ravi, je l’aime beaucoup aussi. Les guitares, c’était pour montrer que l’on pouvait avec Sheila, être à la fois disco et rock and roll, et s’amuser de la musique pour le public ! Les enregistrements de Sheila, se faisaient au Studio C.B.E, mais ceux des musiciens, pas toujours…

20 : Toujours la même année, elle enregistre un nouveau titre « Kennedy Airport ». Pourquoi cette pause en français ? : Parce que la chanson était excellente et qu’elle correspondait à la vie de voyage de Star de Sheila à New-York.

21 : Pourquoi n’y-a-t-il pas eu de face B ? : Je ne sais vraiment pas…….

22 : En 1979, sort un nouveaux mixage de « Seven lonely days », avec la mention « New American Recording » et même un picture disc. Pourquoi ce nouveau remix ? : Pour redonner un nouveau souffle au titre, qui est un standard ! On s’est inspiré de « Knock on wood » d’Amïï Stewart. Pour le picture disc, c’était une superbe idée, très réussie.

23 : En plein été, Sheila publie « No no no no » coécrit par Franck Lipszyc « Franck Ivy », connu plus tard pour les succès de Corynne Charby. Le producteur Claude Carrère, voulait-il d’autres auteurs-compositeurs ? : Il en recherchait toujours, mais à chaque à fois, il revenait vers moi, Ha Ha Ha… Personnellement, je trouvais « No no no no » pas très bon, c’était une mauvaise copie du style Donna Summer. Pardon, mais ce n’est pas moi qui ai arrangé ce titre !!!!

24 : Dans ce single, il y a « Tender silence of the night », assez avant-gardiste avec beaucoup de synthétiseurs et la voix de Sheila complètement mixée, d’où venait cette inspiration ? : De la même façon que d’habitude, en voiture une mélodie m’arrive et voilà ! Après, celle-ci a plu à Claude Carrère, et je l’ai enregistrée comme je l’avais entendu dans ma tête ce jour-là, en voiture. Une atmosphère très mystérieuse, comme dans les étoiles au milieu de la galaxie !!!!!!

25 : Parallèlement, un maxi 45 tours de « No no no no » sort, avec un inédit « Sunshine weekend », très swing et même un peu rap avant l’heure, avec une ressemblance de « Serpentine fire » du groupe Earth Wind and Fire… : C’était un mélange de ce qui se passait à cette époque ! J’adorais Earth Wind and Fire.

26 : Juste après une période internationale de 3 ans, Sheila poursuit sa carrière en français avec la publication de l’album « Pilote sur les ondes ». Elle l’enregistre avec des musiciens branchés dont Herry Ansker, Marc Hazon, Francis Moze, Marc Perru, etc. Ce disque est bien loin de la variété traditionnelle française, puisque vous proposez des arrangements variés et actuels pour l’époque, avec du soft rock, du ska, etc. Quels sont pour vous les souvenirs, de cet album ? : Magnifiques souvenirs !!!!! Nous avons enregistré dans un studio, Rue d’Hauteville (Paris 10è). Une ambiance très particulière se dégageait, avec une concentration de chacun des musiciens, et une envie de jouer, de se dépasser, d’être les meilleurs, d’aller plus loin, etc. J’avais bien demandé à tous, que je voulais le sérieux, le feeling et la réussite. Tous ont fait et donné le meilleur d’eux-même, avec l’explication des sons et des arrangements que j’avais écris, et ce qui était le plus, c’est que je jouais des claviers avec eux, comme un vrai groupe, et nous étions, un vrai groupe !!!!!! D’ailleurs le résultat était là, et quand nous jouions sur scène, c’était super et éclatant !!!!! Sur scène, il y avait aussi un deuxième clavier : Joël Fajerman, un super mec. Une pensée pour Marc Perru, qui nous a quitté. N’oublions pas les choristes Georges et Michel Costa, puis les Fléchettes avec Martine, Catherine, Francine et Dominique, les meilleurs choristes et amis, qui ont travaillé avec moi, pendant des années !!!! Les plus belles et les plus importantes de ma vie !!!

27 : Est-ce que Sheila apportait des idées sur les arrangements ? : Oui, souvent nous en parlions dans son bureau.

28 : Qui a choisi les adaptations de « Pilote sur les ondes » de Charlie Dore, « L’amour au téléphone » de Suzanne Fellini et « Psycho-drame » des Talking Heads ? : C’était Claude Carrère !

29 : Cet album « Pilote sur les ondes », reçu de belles critiques dans la presse, notamment dans le quotidien Libération, par le journaliste Michel Cressole, en précisant qu’il était bien meilleur que celui, de ses cousins les Rolling Stones… : J’en suis très honoré, merci à Michel Cressole, c’est un très gros compliment, mais les Stones ! ….. alors là !

30 : Lors de la promo, Sheila annonce dans son magazine du club Le Journal de Sheila, qu’elle répète chaque après-midi avec ses musiciens et espère un passage sur scène. Y-avait-il un projet ? : Il y avait d’abord toutes les promos télés à faire, avec le groupe en direct, et donc nous répétions pour être parfaits, ce qui a été le cas, chaque fois en direct. Il y a d’ailleurs plusieurs séquences sur You Tube. On répétait uniquement, les titres de l’album « Pilote sur les ondes ».

31 : Selon votre avis, pourquoi Claude Carrère reportait ou annulait-il, les projets de Sheila sur scène ? : Je pense que l’intention y était, mais Claude ne déléguait rien, et qu’au dernier moment, il savait qu’il ne pourrait pas être présent, du fait de son travail de directeur du groupe Carrère. Des dizaines de décisions à prendre à chaque instant, et il n’avait confiance qu’en lui. Pour être responsable du résultat, il fallait qu’il soit là !!!!! Non seulement aux répétitions, mais sur les spectacles également… Aussi, il ne pouvait pas compter sur moi, car je jouais sur scène, et vous savez ce qui se passe dans les coulisses, avec les habilleuses, le retour son, les éclairages, les accessoires roads, donc c’était beaucoup, beaucoup trop à mon avis !

32 : En 1981, Sheila enregistre « Et ne la ramène pas », une adaptation de Joe Dolce « Shaddap you face ». Elle affirmera plus tard, ne pas avoir aimé cette chanson, mais pourquoi l’a t-elle fait ? : Parce que Claude Carrère et la promo, devaient penser que ça marcherait, et ça a fait, en effet, un succès ! En promo, l’ambiance était bonne, Sheila est une professionnelle et quand elle fait quelque chose, elle l’assume. On était avec elle sur scène et l’on s’amusait à jouer cette petite chose, en étant de bonne humeur, c’est tout ce qui comptait.

33 : Pour le 45 tours suivant, « Une affaire d’amour », la chanson ne se termine pas de la même façon, que la version chantée en télévision… : Surement parce que finir une chanson de cette façon est plus intéressante, que le shinte habituel n’apportant pas autant d’applaudissements… !

34 : Sur l’autre face avec « Sortilège de la nuit », Sheila l’interprète avec une voix chaude et sensuelle. Est-ce votre idée ? : Oui et de Claude Carrère aussi, car le texte est doux, on parle de la nuit des sortilèges et tout ça dans la douceur et l’amour, voilà !

35 : Lors d’une émission en 1982, elle chante un nouveau titre « Condition féminine », une adaptation des Bucks Fizz « The land of make believe », qui ne sortira pas. Aviez-vous fait les arrangements ? : Oui tout à fait et j’aimais beaucoup ce titre. C’est un reggae très bien chanté par Sheila, un texte pour des femmes très modernes, la mélodie est belle et balance super bien. On danse et on ondule, c’est intéressant et ça swingue !

36 : En septembre de la même année, vous participez pour la dernière fois aux arrangements avec « Glori-gloria » d’Umberto Tozzi « Gloria », une chanson très rythmée et plus percutante que la version originale : J’ai rendu l’arrangement plus musclé, et ça a été très efficace.

37 : En 1983, Sheila intègre une nouvelle équipe. Est-ce qu’il y avait un autre projet d’album, avec Claude Carrère ? : Il y aurait eu un projet d’album sûrement, mais ils avaient un peu de mal à s’entendre, à ce moment-là, c’est tout ce que je peux dire…

Je vous remercie pour cet interview. Je peux dire que ces années, où j’ai travaillé avec Sheila et Claude Carrère, sont parmi les plus belles que j’ai vécu. Je suis très heureux d’avoir pu aller enregistrer à Londres, à New-York, avec les meilleurs musiciens, que j’ai choisi. A chaque fois, ce furent des moments fabuleux, avec ces musiciens exceptionnels, dont John Fadis, le 1er trompettiste de Quincy Jones. Et je remercie tout particulièrement, Claude Carrère, un très grand producteur qui m’a donné tous les moyens possibles, pour réaliser, enregistrer, diriger, tout ce que j’ai fait pour l’artiste Sheila qu’il mettait au-dessus de tout, pendant toutes ces années-là.

Merci à Sheila, pour son abnégation dans le travail, qu’elle accomplissait magnifiquement en studio, en répétitions sur scène, en télé, et sa gentillesse de tous les jours, ainsi que son amitié sincère à mon égard. Sans oublier tous ces musiciens français, avec qui j’ai travaillé, il y en a une liste très longue, mes meilleurs amis, jusqu’à aujourd’hui, les voici : Pierre-Alain Dahan, Tonio Rubio, Slim Pezin, Claude Engel, Jean Schultheis Marc Chantereau, Jean-Pierre Sabar, Jannick Top et bien d’autres, les cordes, les cuivres français extraordinaires, les choristes Georges et Michel Costa, les Fléchettes, Bernard Estardy pour le son et voilà, je crois que je n’oublie personne. Quand à moi, si vous voulez en savoir plus, allez sur mon blog Mat Camison over-blog.com, et vous en saurez davantage, car je n’ai pas fait que des arrangements et des chansons pour Sheila. Il y a une liste très longue, j’en ai fait pour beaucoup d’artistes, dont Claude François, Dalida, Richard Anthony, Joe Dassin, etc. ainsi que beaucoup d’enregistrements pour toutes les stars de la chanson française, des musiques qui ont été classées, dans les meilleures ventes du monde entier, aux meilleures places, et aussi des musiques de films et des distinctions, comme un Oscar, pour ma participation dans le film de Jean-Jacques Annaud « La victoire en chantant », avec Pierre Bachelet et aussi un film de Just Jaeckin « Histoire d’O », un César pour ma participation dans une pièce de théâtre de François Billedoux « Comment va le monde môssieur », dirigé par Jean-Pierre Miquel et beaucoup de téléfilms, et de dessins animés. Encore aujourd’hui, je compose toujours, et j’ai des projets très important, pour des artistes très connus et des nouveaux également. Je me régale, car la musique c’est ma vie. J’ai même écris un carnet de voyage d’une aventure personnelle, que j’ai vécu à l’âge de 13 ans, dans un pays sauvage à l’époque, et un C.D sera à l’intérieur, avec une chanson que je chante, et dont le texte magnifique, a été écrit par Didier Barbelivien, un super auteur ! Et pour avoir plus de détails, voyez Zeff’, mon agent (06.08.48.64.96), c’est lui qui dispatch et gère tout cela.

Merci à Stéphane D’hône et à Zeff’…

Mat Camison

Publié dans : ||le 13 décembre, 2018 |Pas de Commentaires »

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